Ils sont officiellement 19 000, des jeunes pour la plupart, à avoir rejoint le PS depuis le 21 avril. «C'est une bouffée d'oxygène», reconnaît Patrick Bloche, premier secrétaire de la fédération de Paris. Certaines sections ont été renouvelées à plus de 40 %, et le poids de ces nouveaux adhérents s'est naturellement fait sentir dans le «débat militant» organisé depuis trois mois. A écouter ces novices en politique, qu'ils soient de Lyon, de Paris ou de Vaulx- en-Velin, le PS semble avoir retrouvé le goût des débats.

Première surprise exprimée par ces primo militants : la «liberté de parole». Paul a 26 ans et vient d'adhérer à la section du Xe arrondissement de Paris. «On a été accueilli à bras ouverts. Ils nous ont beaucoup laissés parler. Remarquez, après une baffe pareille, c'était le moment ou jamais.» Cet enseignant, militant à Attac, dit que «le parti est très demandeur de critiques extérieures», celles que le PS n'arrivait pas à entendre quand il était au pouvoir. «Je viens d'arriver et on ne me néglige pas, confirme Djaffar, 26 ans, de la section de Vaulx-en-Velin (Rhône). Ce que j'ai dit dans le débat a été retranscrit dans le journal de la section. C'est bien que la parole du bas remonte vers le haut.»

«Démago». D'autres, en revanche, n'hésitent pas à pointer les limites de l'exercice. «Ce n'était pas forcément une bonne idée de placer les militants devant une feuille blanche [la direction a adressé un questionnaire en septembre aux militants, ndlr], estime Judith, 23