«Liquidateur !» «Il n'y a pas de sauveur suprême au parti.» Les noms d'oiseau ont volé bas, vendredi matin, sous la coupole de la place du Colonel-Fabien. «Ça dérapait», a reconnu Marie-George Buffet. De fait, l'échange entre Nicolas Marchand, un ex-fidèle de Georges Marchais, et Patrice Cohen-Seat, proche de la secrétaire nationale, a révélé un instant de crispation dans les rangs communistes, à moins de cinq mois du XXXIIe congrès d'avril 2003. Le premier accusait le second d'avoir contribué à un projet d'orientation (appelé dans la novlangue communiste, «texte préparatoire à l'élaboration de l'avant-projet de base commune») visant à éradiquer le PCF. Des accusations et des mots «lourds de sens», a tranché Marie-Georges Buffet, qui s'est fendue d'«un rappel à l'ordre» à la tribune. «C'est inadmissible, expliquait-elle un peu plus tard dans les couloirs. Si on s'étripe sur des questions de personnes, les communistes vont nous (la direction, ndlr) rappeler à l'ordre.»
Pourtant, Patrice Cohen-Seat, bras droit de Buffet, chargé de la communication, se réjouissait de l'échange. «Si Nicolas Marchand parle de texte liquidateur, au-delà de l'excès de langage, cela rend clairs les termes du choix. Il faut faire émerger les arêtes.» Actuellement, en effet, ce qui menace le Parti communiste, ce sont plutôt les non-dits. Après la double claque électorale du printemps, personne n'a cherché noise à Robert Hue. Réflexe d'un parti caractérisé par le légitimisme des militants. Aujourd'hui,