Avec les Verts, rien n'est jamais sûr. Même le pire. Le pire, sans remonter aux limbes de la courte histoire des Verts, reste le congrès de novembre 2000, à Toulouse. Les leaders écologistes avaient donné le meilleur d'eux-mê mes pour accoucher dans la douleur d'une majorité pour diriger le mouvement, autour de Dominique Voynet et Noël Mamère. Deux ans plus tard, les Verts se retrouvent à Nantes en congrès dans une configuration différente mais tout aussi explosive. Le parti est balkanisé et sans leader pour succéder à Dominique Voynet.
C'est d'ailleurs le départ annoncé de la secrétaire nationale (lire ci-dessous), figure du mouvement écologiste depuis l'origine en 1984, qui rend la situation inédite. L'ancienne ministre de l'Environnement de Lionel Jospin incarne chez les Verts le choix stratégique concrétisé en 1997 par l'entrée au gouvernement (une première) de l'ancrage à gau che. Les Verts, jusque-là, étaient restés dans le «ni-ni» («ni gauche ni droite») cher à Antoine Waechter. Outre la visibilité offerte par la participation gouvernementale et leur présence à l'Assemblée nationale, les Verts ont connu le succès aux européennes de 1999, dopés par leur tête de liste Daniel Cohn-Bendit, et une percée lors des municipales de 2001, symbolisée par la victoire de la gauche à Paris. Ils ont aussi pour la première fois dépassé (de justesse) les 5 % à une élection présidentielle avec Noël Mamère.
Décalage. Cette tendance à l'enracinement a été balayée par le choc du 21 avri