Strasbourg
de notre correspondante
Désormais, au conseil municipal de Strasbourg, la droite se bagarre avec la droite, et l'opposition de gauche compte les points. En vingt mois, la maire Fabienne Keller (UMP), qui avait battu Catherine Trautmann (PS) en mars 2001, a su générer une opposition au sein de son équipe. Ludmilla Hug-Kalinkova, qui a rendu ses délégations d'adjointe en juillet pour dénoncer «l'autoritarisme» de la maire, a expliqué lundi qu'elle n'était pas «en dissidence» mais «en résistance». «Aujourd'hui, a-t-elle dit, il est clair que vous ne respectez ni nos convictions ni nos engagements.»
«Alibi». Avec trois autres élus, elle a refusé de prendre part au vote sur le budget primitif 2003, dénonçant le manquement à la parole donnée. Lors de la campagne, Fabienne Keller s'était engagée à baisser les impôts locaux de 5 % «dans un premier temps» ce qui a été fait en 2002 , avant d'envisager «dans un deuxième temps [...] des réductions plus conséquentes de la pression fiscale» et là, on est loin du compte : en 2003, les taxes locales vont augmenter de 8 %. «A cause de l'héritage», a plaidé le premier magistrat. «L'argument de l'héritage aurait été crédible l'an dernier, aujourd'hui, l'alibi ne tient pas», a fait valoir Chantal Cutajar, ancien numéro 3 de l'équipe, brutalement privée de ses délégations il y a trois semaines. Simultanément, le conseil décidait d'augmenter de 23 % les indemnités des élus. «C'est Noël pour les élus, Carême pour les Strasbourgeois»,