Menu
Libération

Les socialistes au front sur la loi de finances

Article réservé aux abonnés
Le PS va déposer un recours au Conseil constitutionnel.
publié le 18 décembre 2002 à 2h11

Les députés socialistes ne désarment pas. Réduits au rôle de faire-valoir durant toute la discussion budgétaire, ils attaquent au bazooka le projet de loi de finances qui doit être définitivement adopté cet après-midi. Hier, le président du groupe à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a dévoilé ses batteries : d'ici à la fin de la semaine, le PS déposera un recours au Conseil constitutionnel contre un projet de budget pour 2003 qualifié de «véritable escroquerie politique». Hier, lors des questions d'actualité, François Hollande a conduit l'offensive.

«Devoir». Evoquant l'intention du gouvernement de geler dès la fin janvier plusieurs milliards d'euros de crédits, le premier secrétaire du PS a attaqué le Premier ministre bille en tête : «Il s'agit d'un plan de rigueur qui n'ose pas dire son nom», a-t-il lancé, avant d'ajouter : «En cette période d'incertitude, les Français ont droit à la vérité et le gouvernement a le devoir de la leur dire.»

Implicitement accusé de mensonge budgétaire, Raffarin a aussitôt renvoyé la politesse au leader de l'opposition : «Quelle assurance dans vos propos, quelle aisance pour dénoncer votre propre bilan ! Figurez-vous que nous découvrons [...] beaucoup d'imprévoyance financière», lance-t-il au patron du PS en prétendant le budget 2003 plombé par cinq ans d'«héritage socialiste». Pour finir d'agacer l'opposition, le Premier ministre a donné à deux reprises du «premier secrétaire» à Hollande, enfreignant ainsi l'usage qui veut que, dans l'hémicycle,