Un petit article dans le Canard enchaîné a déclenché une tempête à Europe 1. Fin novembre, l'hebdomadaire publie une note interne de la rédaction en chef de la station qui ressemble fort à une consigne politique. Donnant des directives sur le traitement du congrès fondateur de l'UMP, elle recommande notamment d'«insister sur l'ambiance chaleureuse de ce congrès» (Libération du 27 novembre). Sous le titre «Europe 1, la radio chérie de l'UMP», le Canard rappelle les liens entre Jean-Luc Lagardère, propriétaire de la station, et Jacques Chirac.
L'article suscite une levée de boucliers de la part des journalistes de la station. Dans un communiqué, ils répondent illico que «non, ils ne sont pas au service de l'UMP» et que, deuzio, «ils se sentent insultés par les accusations du Canard». La note de la rédaction en chef était «maladroite», expliquent-ils, «mais nous n'avons jamais reçu de consigne politique de notre hiérarchie». Déjà fragilisée depuis quatre mois par de mauvais chiffres d'audience, la rédaction d'Europe se rebiffe. Non sans se poser quelques questions sur le fonctionnement «maison». Récit, si ce n'est d'un chaos, du moins des doutes qui agitent la rue François-1er, à Paris, siège de la station.
Une rédaction chamboulée
Le lendemain de la parution de l'article du Canard enchaîné, les journalistes d'Europe 1 réalisent que leur société des rédacteurs (SDR) est en déshérence. Les membres de son bureau n'ont pas été renouvelés depuis quatre ans. Sa dernière intervention remonte au lendemain de l'