Menu
Libération

La taxe sur l'essence ne flottera plus.

Article réservé aux abonnés
Pour contrer le recours devant le Conseil d'Etat sur la TIPP, l'UMP trouve une parade législative.
publié le 19 décembre 2002 à 2h11

Le gouvernement taxe-t-il indûment les automobilistes ? L'équipe Raffarin était-elle en droit, en juillet, de supprimer le dispositif de TIPP (1) flottante, instauré par les socialistes pour limiter l'impact sur les prix à la pompe d'une flambée des cours du pétrole ? La question est sensible, et le Conseil d'Etat, prudent. Hier, la haute instance juridique a botté en touche : elle a considéré qu'il n'y avait pas d'urgence à trancher sur le fond le problème que lui a soumis, début décembre, le député PS Didier Migaud. Motif officiel : la suppression du dispositif n'a pas porté un préjudice suffisant à l'intérêt personnel du plaignant ou à l'intérêt public, pour justifier une suspension immédiate de la mesure. A priori, ce n'est que partie remise. Teigneux, le député socialiste persiste et signe : à sa demande, le Conseil d'Etat devra se prononcer sur le fond d'ici à fin février 2003.

Manne. Tout porte à croire qu'il lui donnera raison. Le commissaire du gouvernement, chargé de donner au Conseil d'Etat un avis juridique, l'a admis à demi-mot : vendredi, il a déclaré «à tout le moins éprouver un doute» sur la validité de la suppression du fameux dispositif de TIPP flottante. Depuis, à Bercy, c'est le branle-bas de combat. De l'aveu même du ministère de l'Economie, la suppression du dispositif a permis à l'Etat d'engranger 182 millions d'euros supplémentaires au titre de la taxe. Une manne fiscale qui pourrait exploser en cas de conflit en Irak et de flambée du baril.

Comprenant