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A l'Assemblée, une majorité au pas.

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Matignon verrouille les débats : certains élus UMP râlent.
publié le 20 décembre 2002 à 2h12

«L'Assemblée est devenue la chambre à coucher de l'UMP.» La sentence est signée Jean-Marc Ayrault. Il faut dire que l'homme est expert en literie parlementaire. Pendant cinq ans, il était chargé, par Lionel Jospin, d'endormir le groupe socialiste. Agissant avec un certain succès, l'hypnotiseur PS est largement dépassé par le couple Jacques Barrot-Bernard Accoyer, chargé de conduire les 365 députés UMP. Ceux-là, ainsi que leurs collègues UDF, PS et PCF, partent en vacances ce soir. Ils reprendront leurs activités parlementaires par l'examen du projet de loi Sarkozy sur la sécurité intérieure, le 13 janvier.

«L'Elysée pilote.» Six mois après le changement de majorité, le rôle de l'Assemblée a été profondément modifié. A la différence de Jospin, Raffarin ne tire pas sa légitimité des députés. Le Premier ministre ne se sent donc pas obligé, comme son prédécesseur y était contraint pour cause de gauche plurielle, de rendre compte et d'arbitrer. L'ancien sénateur de la Vienne, explique un de ses conseillers, «est le chef de la majorité. C'est lui qui a fait gagner l'UMP. C'est son action, conjointement à celle du président de la République, qui a permis l'élection d'une majorité de députés». Pour Ayrault, «le Parlement était sous le gouvernement Jospin au centre de la vie politique française. Désormais, c'est l'Elysée qui pilote tout, qui contrôle tout». «Nous sommes revenus à un fonctionnement normal des institutions», nuance un collaborateur de Raffarin. Autrement dit : le gouver