En d'autres temps, ce duel-là se serait réglé sur le pré. A coups de rapière. En ce début de XXIe siècle, avec pour décor la préparation du congrès du PS de Dijon, en mai, l'échange entre Michel Charasse et Arnaud Montebourg est seulement épistolaire. Mais c'est du brutal. «Fasciste», accuse le premier. «Suppôt de la droite», réplique le second en substance.
Tout commence le 17 novem bre. A la tribune du congrès de la Convention pour la VIe République, qu'il préside, Arnaud Montebourg lance : «Au Sénat, on ne peut être battu au suffrage universel, puisque c'est un endroit où il n'y a pas d'électeurs.» Le député de Saône-et-Loire ne fait là qu'expliciter ce qu'affirmait Lionel Jospin en son temps : «Le Sénat est une anomalie.» Trois jours plus tard, Montebourg intervient à l'Assemblée pour brocarder le projet Raffarin sur la décentralisation. Au passage, il scande que «les grands électeurs votent souvent en ne faisant pas de politique. Ils votent donc le plus souvent à droite [...]. De sorte qu'aujourd'hui les sénateurs sont des parlementaires sans électeurs, qui ne rendent des comptes à personne». Et il ajoute : «Le scandale des neuf années de mandat fait de cette chambre une chambre illégitime parce que antidémocratique.» Le député, qui sent qu'il y est allé fort, s'adresse par courrier le 22 novembre à ses «camarades» sénateurs PS: «Attaquer un système n'a jamais signifié d'impliquer les hommes et les femmes qui en sont les sujets.» Un rien jésuite.
Une mise au point qui ne