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Libération

Le Pen patron sans foi ni loi.

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Cotisations impayées, limogeage.. le photographe du FN porte plainte.
publié le 21 décembre 2002 à 2h14

Autoproclamé «socialement de gauche», Le Pen fait plutôt dans le patron de choc. A la tête de sa PME politique, le président du FN a tendance à s'asseoir sur le code du travail et à rémunérer de la main à la main certains des employés du «Paquebot», le siège du parti situé à Saint-Cloud.

Points. Décembre 2001, Franck, photographe officiel du FN et militant lepéniste depuis 1981, annonce aux cadres du mouvement son intention de les quitter. Sa caisse de retraite lui dresse sa reconstitution de carrière. A la lecture de son décompte de points, il s'aperçoit que le parti et Français d'abord, l'organe du FN dirigé par le délégué général adjoint Martial Bild, n'ont pas versé ses cotisations de retraite. «Ce n'est pas la première fois. Un employé du FN s'est aperçu que le parti n'avait rien versé à la Sécu», raconte Franck. Si son con trat à durée indéterminée, signé en novembre 1996, précise qu'il est embauché en tant que «reporter photographe», ses bulletins de salaire indiquent la qualité de «pigiste». «J'ai demandé pourquoi, on m'a répondu que cela ne changeait rien pour moi», explique Franck. Ce qui n'est pas vraiment le cas pour le parti d'extrême droite. En le déclarant comme pigiste, le FN bénéficiait en effet d'abattements de cotisations sociales et ne versait rien à la caisse des cadres.

Liquide. Les yeux de ce militant de la première heure, «prêt à se jeter au feu» pour Le Pen, se dessillent peu à peu. En 1988, il couvrait déjà la campagne présidentielle de son héros comm