Valéry Giscard d'Estaing a-t-il été proche de l'OAS ? Paru récemment, un livre (1) fournit de nouveaux éléments sur les contacts, au début des années 60, entre l'ancien président de la République (1974-1981) et l'organisation terroriste des partisans de l'Algérie française, au travers notamment de son directeur de cabinet Michel Poniatowski. L'auteur de l'Histoire secrète de l'OAS, Georges Fleury, a été à l'époque très proche de ces milieux. Devenu écrivain, cet ancien commando de la Marine a publié de nombreux ouvrages historiques sur la guerre d'Algérie. Il revient sur cet épisode (2).
Valéry Giscard d'Estaing a-t-il été membre de l'OAS ?
Disons plutôt qu'il suivait l'OAS d'un oeil intéressé. On ne savait pas alors comment les choses allaient tourner politiquement et, sans trancher définitivement, je crois qu'il y prêtait attention au cas où cela aurait pu lui être utile. Comme d'autres hommes politiques d'ailleurs.
Vous racontez pourtant que, lors de son procès, Bastien-Thiry, l'organisateur de l'attentat du Petit-Clamart contre de Gaulle en 1961, a accusé Giscard d'être membre de l'OAS...
Bastien-Thiry avait alors retracé ce qu'il appelait la «carrière activiste» du ministre des Finances, affirmant que celui-ci s'était «inscrit à l'OAS» durant l'été 1961. Selon lui, Giscard était inscrit sous le numéro 12b. Sauf que c'est faux, car il ne s'agissait pas d'une liste d'adhérents, mais de personnalités politiques sympathisantes, avec Antoine Pinay (ancien président du Conseil, ndlr) au premier rang. Au cours de son procès, Bastien-Thiry avait également expliqué que «c'était un fait connu dans les milieux (de l'OAS, ndlr) que le général de Gaulle une fois mis hors d'état d'exercer son pouvoir, M. Giscard