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Libération
TRIBUNE

Paillettes, show-biz et armes de guerre

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Le «Charles-de-Gaulle», plateau d'une émission de variétés sur France 2 hier soir.
publié le 27 décembre 2002 à 2h16

Le porte-avions Charles-de-Gaulle est sans doute un joli bateau, mais c'est surtout une arme de guerre. Hier soir sur France 2, une chaîne du service public, c'était d'abord un plateau pour une émission de variétés, animée par Michel Drucker. L'impudeur le disputait au ridicule, alors que le chef d'état-major de la Marine vient de faire savoir que le bâtiment serait, fin janvier, «disponible à l'appareillage» pour, si besoin, partir à la guerre contre l'Irak.

Après nombre d'ennuis techniques et de péripéties médiatiques, le fleuron de la flotte a connu son baptême du feu au premier semestre 2002. Selon tous les observateurs, il a donné pleine satisfaction. Sept mois de mer l'ont montré : le Charles-de-Gaulle est opérationnel. En mars, ses avions Super-Etendard ont bombardé des sites d'Al-Qaeda en Afghanistan. Comme disent les militaires, «douze munitions ont été délivrées». Dans la région de Gardez, c'était la guerre ­ la vraie, celle où il y a mort d'hommes. On ignore combien de talibans et de supporters de Ben Laden ont été tués au cours de ces frappes. Au total, 385 missions de guerre ont été effectuées par les Super-Etendard (reconnaissance et appui au sol) et les Hawkeye (surveillance et contrôle aérien).

Quelques mois plus tard, voici les téléspectateurs conviés par France 2 à constater (c'est écrit sur le site Internet de la chaîne) qu'«un bâtiment de guerre peut aussi être l'endroit rêvé pour passer une excellente soirée entre amis». Franck Dubosc, Jane Birkin, David H