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Libération

Jacques Lafleur quitte la vie politique

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La figure emblématique des Caldoches annonce son retrait de la scène néocalédonienne.
publié le 28 décembre 2002 à 2h17

Une figure néocoloniale s'efface. Jacques Lafleur, 70 ans, président du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) et signataire des accords de Matignon puis de Nouméa, a annoncé vendredi son «retrait programmé» de la vie politique néo-calédonienne.

Figure emblématique de la «Caldochie» (de «Caldoches», les Européens de Calédonie) dont l'intérêt général n'est jamais loin des intérêts privés, Jacques Lafleur aime aussi donner l'image d'un homme de paix, paraphant en 1988, avec l'indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, président du FLNKS assassiné un an plus tard, les accords de Matignon parrainés par Michel Rocard, alors Premier ministre. Chiraquien endurci puis supporter d'Edouard Balladur à la présidentielle de 1995, ce fils de mineur devenu sénateur, très enrichi par le nickel, était allé à contre-courant de ses par tisans pour permettre le retour au calme dans l'archipel. «Il fallait concilier les antagonis mes», expliquait-il à l'époque.

Rééquilibrage. En 1990, il vend ses mines de nickel à la Province Nord, dirigée par les indépendantistes, mettant ainsi en pratique la politique de rééquilibrage voulue par les accords de Matignon. Et réalise un bénéfice non négligeable. Personnage central de la scène politique locale depuis un quart de siècle, au caractère ombrageux, il est souvent dénoncé par ses adversaires pour son comportement «autocrate» et «affairiste». Difficile de compter ses coups de gueule, les conflits internes au RPCR et ses décisions à l'emporte-pi