Après la débâcle, la reconversion. Les uns après les autres, les conseillers régionaux du Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret troquent les traditionnels oripeaux de l'extrême droite pour endosser les costumes folkloriques régionaux. Ces défenseurs de «la France éternelle», adeptes d'une décentralisation poussée à l'extrême, rêvent d'une République détricotée où les régions, dernières incarnations des identités «charnelles», concentreraient l'essentiel des pouvoirs. Désormais, ils se posent en défenseurs des identités régionales.
Dislocation. Aux quatre coins du pays naissent des groupuscules régionalistes, appuyés sur les élus. Conseiller régional ex-mégrétiste, Stéphane Bourhis a créé Alsace d'abord en septembre 2002, suivi par les neuf autres élus MNR de la région. En survie au niveau national, la formation de Mégret s'est complètement disloquée entre Strasbourg et Mulhouse et ne compte désormais plus aucun conseiller régional en Alsace. Un mois plus tard, même chose dans le Languedoc-Roussillon où quatre conseillers MNR abandonnent leur ancienne étiquette pour former le groupe Midi-identité et Libertés sous la houlette d'Henri Escortell, conseiller régional. Conseiller de la région Centre, Xavier Guillemot, ancien militant du FN puis MNR, rompt en 2002 avec les «pu-putchistes» mégrétistes, en désaccord complet avec les propos de son leader sur les accords de Matignon pour la Corse, alors en cours de discussion. Dans la foulée, il lance le Mouvement régiona