Mairie du XVe arrondissement de Paris, derniers jours avant la clôture, aujourd'hui, des inscriptions sur les listes électorales. Blandine, 18 ans, pousse la porte du bureau des élections. Même si l'inscription est devenue automatique depuis la loi du 10 novembre 1997, les ratés sont si fréquents qu'elle préfère venir vérifier qu'elle a bien été prise en compte. Cette année, près de 20 % des jeunes âgés de 18 ans n'ont en effet pas pu voter lors de l'élection présidentielle parce qu'ils n'avaient pas été inscrits. Pour Blandine, tout est en règle. «J'ai hâte de voter, confie-t-elle. Le 5 mai, pour le second tour de la présidentielle, j'ai accompagné ma soeur au bureau de vote, j'ai même voulu dépouiller. C'était très frustrant de ne pas pouvoir s'exprimer après ce qui s'était passé.»
«Blabla». Blandine est une exception. Car le 21 avril n'a pas provoqué de ruée des jeunes sur les listes électorales. A l'époque, Mohammed, 19 ans, n'avait pas pu voter non plus. Son inscription n'avait pas été enregistrée. Aujourd'hui, il a beau avoir réalisé que «voter nous concerne tous», il n'a toujours pas réparé cet oubli : «Je pensais que j'avais le temps.» Anakita, 20 ans, a, elle, sa carte d'électeur depuis ses 18 ans. En avril, elle vivait à Barcelone et n'a pas voté. Volontairement : «J'étais déçue par tous les candidats, je n'ai pas voulu me déplacer. Au second tour, je me suis précipitée au consulat de France. J'ai réalisé qu'il était toujours important de voter, même par défaut.»
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