Objectif, Elysée 2007. En mal de cornac depuis la retraite de Lionel Jospin, tous les éléphants du PS se placent déjà en vue de la prochaine élection présidentielle. Et Laurent Fabius est persuadé de disposer d'une longueur d'avance. A 57 ans, l'expérience qu'il a accumulée de Matignon à Bercy en passant par l'Hôtel de Lassay n'a pas d'équivalent parmi ses concurrents, qu'ils s'appellent Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, François Hollande ou encore Bertrand Delanoë. Fort de cette autorité, il en profite pour se poser, dans Libération, en premier opposant au gouvernement Raffarin et à Chirac. Le 18 décembre, il s'était déjà fendu, à l'Assemblée, d'une charge qui avait sorti les députés PS de leur torpeur : s'appuyant sur une avalanche de nominations dans la haute fonction publique, il avait dénoncé l'instauration d'un «Etat-UMP» sous couvert d'un «sectarisme aimable et plutôt patelin».
Enfantillages. Fabius dégaine de nouveau le premier en 2003. Il grille en particulier la politesse à Dominique Strauss-Kahn, installé comme lui sur le créneau d'une «gauche moderne», qui sera jeudi prochain l'invité de l'émission Cent Minutes pour convaincre, sur France 2. Fabius talonne d'ailleurs DSK de si près qu'il planchera à la même heure sur le thème «Quel avenir pour le PS ?» devant les étudiants de l'Essec... Par-delà ces enfantillages, Laurent Fabius s'efforce de se doter des attributs du parfait présidentiable : depuis la rentrée, il fréquente assidûment des cercles d'intellectue