Arras (Pas-de-Calais)
envoyée spéciale
Après le savon, la pommade. La semaine dernière, Jacques Chirac s'en était pris énergiquement aux fonctionnaires lors de ses voeux aux corps constitués en les sommant de mettre fin aux «archaïsmes, contraintes, rigidités et lenteurs». Comme si son supérieur et lui s'étaient partagé les rôles, Jean-Pierre Raffarin s'est chargé de corriger le tir, hier, lors d'un déplacement à Arras en compagnie de son ministre de la Fonction publique, Jean-Paul Delevoye, et de son secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, Henri Plagnol. Le Premier ministre s'est voulu on ne peut plus rassurant, rendant hommage aux fonctionnaires qu'il a carrément qualifiés de... «militants de la République». Apaisant, il leur a promis que les réformes des retraites et de la décentralisation ne seraient pas «l'occasion d'un règlement de comptes». «Je suis un peu irrité lorsque l'on s'attaque à la fonction publique au nom d'une idéologie, s'est-il exclamé. Il ne faut pas opposer un secteur privé qui serait dynamique et un secteur public qui serait peu efficient. Ce serait inexact et injuste.» Se peignant en «ennemi du lobbying» et «de tous ceux qui défendent un intérêt particulier», il a salué la «qualité» et la «performance» des agents de l'Etat, qui se sont illustrés, notamment, à l'occasion des intempéries du Gard ou dans la lutte contre la marée noire sur la côte Atlantique.
Désamorcer. Après avoir exposé une nouvelle fois les grandes lignes de sa décentralisation, Raffar