Même sa carte de voeux le clame, en 2003, le Parti socialiste espère retrouver ses couleurs. François Hollande a donc profité hier de ses voeux à la presse pour redonner de la voix : finie la déprime post-défaite, le premier secrétaire a appelé ses amis «à préparer l'alternative». Se livrant à une attaque en règle de la politique de Jean-Pierre Raffarin, il l'a jugé «pleinement responsable de l'action engagée», accusant le gouvernement «de ne pas dire la vérité» et martelant que le Premier ministre ne peut plus «s'abriter derrière l'artifice de l'héritage».
Déjà, mi-décembre à l'Assemblée, François Hollande et son numéro deux, Laurent Fabius, avaient tenté de démontrer que les socialistes sortaient peu à peu de leur coma d'après-déroute. Le chef de file des socialistes avait interpellé le Premier ministre sur la situation budgétaire, le soupçonnant de concocter un «plan de rigueur qui ne dit pas son nom».
Méthode Coué. Le député de Seine-Maritime lui avait emboîté le pas le lendemain en dénonçant vigoureusement «l'Etat-UMP» après le changement de direction générale à la Caisse des dépôts et une batterie de nominations dans la haute fonction publique. Dans une interview à Libération, le 3 janvier, Laurent Fabius a même prétendu sonner l'heure de «l'offensive», préalable à celle de «la reconquête». Puis, jeudi dernier, lors de l'émission 100 minutes pour convaincre sur France 2, Dominique Strauss-Kahn s'est escrimé à son tour à démontrer que «la gauche est de retour». Même si el