Ce n'était qu'une rencontre entre amis. Sans caméra. Et Raffarin, qui, d'ordinaire, affiche sa rondeur et son peu de goût pour la polémique, s'est laissé aller. Hier midi, lors des voeux à sa majorité parlementaire, le Premier ministre s'en est donné à coeur joie pour se moquer de la gauche. «J'aime bien quand l'opposition est comme ça, divisée : les jeunes gauchos, les faux libéraux, les archéos. Il faut bien qu'ils vivent dans cet éventail», a-t-il ironisé devant la plupart de ses ministres, ainsi que les députés et sénateurs de droite, hilares. Et Raffarin de poursuivre : «Plus ils resteront comme ça, sans projet et sans chef, plus nous pourrons avancer avec détermination. Soyons tolérants. Finalement, on les aime bien comme ils sont. On ne veut pas qu'ils changent.»
Sans discours écrit comme à son habitude, le chef du gouvernement s'est aussi payé l'ancien ministre de l'Education, Jack Lang, «un nouveau venu dans le Pas-de-Calais». «Je l'ai entendu parler d'utopie, s'est-il exclamé, en faisant allusion à une interview du député PS au Monde daté d'hier. Quand je pense au nombre de gens qu'on a fait tuer au nom d'utopies !»
La charge un rien arrogante lui a valu une réplique outragée de la gauche. «Etonné», le patron du PS, François Hollande, a refusé de se prêter à ces «arguments d'en bas». «Il serait tentant de se mettre à son niveau et de recourir à l'ironie pour qualifier ce qu'est la droite en termes d'âge, d'usure ou de posture», a-t-il ajouté. Jean-Marc Ayrault, le ch