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Libération

A l'école marseillaise du contrôle de police

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Trois policiers accusés de violences, et deux professeurs, d'outrage.
publié le 17 janvier 2003 à 21h51

Marseille

de notre correspondant

L'affaire se passe devant l'Opéra de Marseille, mais on n'y a pas entendu résonner de bel canto. Plutôt un coup de klaxon dissonant. Ce 1er juin 2002 au soir, les policiers qui bloquent la circulation pour un contrôle n'apprécient pas qu'une voiture arrêtée derrière se permette de les «narguer» ­ c'est ainsi qu'ils interprètent la chose. Donc, ils la contrôlent. A l'intérieur, quatre personnes, dont deux enseignants, qui montent sur leurs grands chevaux. Les policiers établissent un PV pour le coup de kla xon. «Quoi, pédé ?», croit comprendre un des passagers. «Non, PV», rétorque le flic. «Ton PV, on se torche le cul avec», croit entendre le policier. A partir de là, tout dégénère. Les témoins de la scène décrivent des policiers «intervenus avec violences» contre les deux enseignants, parmi lesquels «la femme semblait la plus agitée», poussant «des hurlements hystériques». «Elle hurlait, se débattait», notera une serveuse de restaurant. Deux policiers tomberont à terre avec elle.

Contre-attaque. Au final, après une nuit au poste, les deux enseignants se voient remettre une convocation devant la justice pour «outrage et rébellion». Ils contre-attaquent en déposant plainte pour violences policières. Le parquet saisit l'IGPN (Inspection générale de la police nationale). Curieux que, pour enquêter sur la police, on envoie la police, mais c'est ainsi. L'IGPN mène une enquête fouillée : elle vérifie même si la tête de l'enseignante passe à travers la