Raffarin joue au jeu des chaises musicales. Il s'agit cette fois de garnir les postes de direction des organismes qui conseillent ou informent les pouvoirs publics en matière économique : le commissariat au Plan, l'Insee et le Conseil d'analyse économique (CAE). Pour ce dernier, créé en 1997 par Jospin, Matignon a annoncé hier la nomination de Christian de Boissieu, 55 ans, comme vice-président (le Premier ministre en étant le président), en remplacement de Jean Pisani-Ferry, proche de Jospin. «Le CAE survit à l'alternance, c'est très bien», commentait hier le nouveau patron des économistes.
Départ. Il aura deux problèmes à résoudre : d'une part maintenir le pluralisme, alors que Matignon a annoncé que l'effectif du CAE devrait être divisé par deux, laissant craindre le départ d'économistes classés très à gauche. Ce que dément le nouveau président : «Le plu ralisme est la condition de la crédibilité», confie Boissieu, professeur d'économie à la Sorbonne. Le second, et non des moindres, sera les rapports futurs du CAE et du commissariat au Plan. Le Premier ministre veut en finir avec ce qui semble pour lui un vieux «machin» : «Vous rendez-vous compte, s'est-il exclamé mardi devant les patrons du Medef, nous avons encore en France une institution qui s'appelle commissariat au Plan.» Matignon souhaite réorienter ce vestige de l'intervention de l'Etat sur «la stratégie et la prospective». Un geste symbolique pour lequel il faut trouver un nouveau patron.
Arrivée. Le commissaire au