Député socialiste de l'Essonne, Julien Dray est, avec Arnaud Montebourg et Vincent Peillon, l'animateur de Nouveau Parti socialiste.
Vos concurrents vous accusent d'être incapables de vous accorder sur de nombreuses questions...
Quand on a, comme nous, la volonté de «brasser la cage» comme disent les Québécois, quand on mélange des parcours politiques aussi divers que les nôtres, cela nécessite de discuter, discuter et encore discuter. Le texte que nous avons déposé est très clair sur le rôle des services publics, sur les hausses des salaires et la lutte contre la précarité. Nous sommes également d'accord sur l'importance du maintien du niveau des retraites. Quant à leur financement, nous avons des discussions entre nous. Mais ce sont les mêmes débats qui traversent toute la société. Si la solution était simple, on l'aurait déjà trouvée.
Quels sont les points non négociables de votre contribution ?
On ne pourra pas reconstruire un PS qui soit un parti de masse, un parti populaire, sans changement réel. Je vois quatre points particulièrement importants. Il faut d'abord tourner le dos à la politique d'accompagnement social de la mondialisation libérale. Etre socialiste, ce n'est pas seulement limiter les dégâts. Pour cela, il faut en finir avec une construction libérale de l'Europe. L'impératif c'est qu'elle devienne, enfin, un instrument de conquêtes sociales. La croissance est chaotique certes, mais elle existe. Les socialistes doivent réapprendre à l'utiliser pour résorber les