Membre à part entière de la majorité, l'UDF lorgne quand même à gauche. Les centristes rêvent de recruter des déçus de l'ex-majorité plurielle. Pour manifester cet esprit d'«ouverture», ils avaient invité au congrès des responsables d'ATD-Quart monde, du DAL, de SOS Racisme et de Greenpeace. Histoire de remettre au goût du jour la vieille utopie du «grand centre» que François Bayrou décline de façon récurrente en voulant fédérer les électeurs de «Balladur à Delors». Un de ses amis confirme : «Son truc, c'est de devenir le Tony Blair français.»
«Parti central». «Nous ne sommes plus un parti centriste. Nous sommes en train de venir un parti central», s'amuse Maurice Leroy, député d'Eure-et-Loir, fier d'avoir lui-même franchi la «mer Rouge». Longtemps adhérent du PCF, il estime que l'UDF peut récupérer les socialistes «effarouchés par la radicalisation du PS». Au congrès de l'UDF, il y en avait au moins un : Frédéric Parrat a milité au PS, dans le XVe arrondissement de Paris, jusqu'au 21 avril 2002. Présenté à la tribune, il a recueilli un tonnerre d'applaudissements lorsqu'il a fustigé «la gauchisation du discours socialiste» et assuré que «ce qui compte, ce n'est pas tant l'étiquette que nos valeurs». Une jeune militante des Yvelines approuve : «J'ai vu Strauss-Kahn à la télé, il est trop bien. J'espère que c'est Emmanuelli qui va passer au congrès du PS. Comme ça, on récupérera certains "modernes".»
«Cohésion». «Nous sommes en train de changer de peau, confirme Pierre Albertin