Bordeaux correspondance
Des oeufs brouillés dans leur jus de truffe : Alain Juppé et François Bayrou ont partagé hier midi à Bordeaux un menu de saison. Le député-maire avait convié les maires et parlementaires d'Aquitaine de l'UMP et de l'UDF pour un déjeuner de travail sur les infrastructures. Au lendemain du congrès centriste où les piques à son encontre avaient poussé Juppé à dénoncer l'«agressivité» de Bayrou, le patron de l'UDF, invité en tant que député des Pyrénées-Atlantiques, était attendu de pied ferme.
Deux lignes. L'entourage de Juppé a eu beau banaliser une entrevue programmée de longue date, Bayrou l'a démenti dès son arrivée : «Je n'ai aucune envie de me disputer avec Alain Juppé, mais je ne céderai jamais sur les principes. Il y a deux lignes politiques qui sont différentes et qui exigent qu'on les défende et qu'on s'explique. Pour moi, il n'existe pas de parti qui puisse avoir raison tout seul et qui puisse prétendre tout seul gouverner les affaires d'un pays, tout seul imposer ses décisions, et de surcroît chercher à faire taire ceux qui existent, notamment ses alliés.» A table, Bayrou s'est gardé de resservir les propos tenus devant les médias. Il a préféré offrir des mots d'amitié au patron de l'UMP : «Alain est mon ami. Il a toujours été mon ami.» En fait d'infrastructures, les convives se sont penchées sur la préparation des élections régionales de 2004. Bayrou a souhaité partir séparément à la conquête de la région détenue par Alain Rousset (PS). Juppé