A 57 ans et demi, Alain Juppé est l'un des premiers politiques, enfant du baby-boom, à prendre sa retraite. Mais pas le tout premier. Avant lui, un autre énarque normalien avait fait encore plus fort : Laurent Fabius a pris sa retraite du Conseil d'Etat en 2001, à l'âge de 55 ans, alors qu'il était encore ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement Jospin. Comme l'a révélé le Canard enchaîné la semaine dernière, le président de l'UMP, qui n'a pas beaucoup fréquenté son corps d'origine de l'Inspection des finances, a décidé de quitter la fonction publique et de faire valoir ses droits à la retraite.
«Assez sain». «A la fin de l'année dernière, il se trouve que j'avais cotisé 38 ans et 3 mois, a-t-il expliqué dimanche soir sur France 3. Comme je n'avais pas le projet de revenir dans la fonction publique, il est naturel que ma mise à la retraite soit prononcée, je dirais même que c'est assez sain.» Le maire de Bordeaux avait même tout intérêt à se dépêcher : si l'actuelle durée de cotisation est fixée, dans la fonction publique, à trente-sept ans et demi, la réforme des re traites annoncée pourrait contraindre les fonctionnaires à cotiser plus longtemps, jusqu'à 40 ans au moins, pour se caler sur le secteur privé. Comme le reconnaît un responsable de l'UMP, «il y a eu un malheureux concours de calendrier».
D'autant que Juppé a lui-même admis qu'il lui était possible de cotiser jusqu'à 65 ans : «J'aurais pu être nommé inspecteur général des finances, j'aurais eu une bie