Surtout, n'en négliger aucun. Séduire les grosses fortunes industrielles, comme les représentants des chambres de commerce de province. Faire de l'oeil au Bottin mondain et marquer des points dans les clubs Rotary. Jean-Pierre Raffarin aime les patrons, et ils le lui rendent bien. Pour faire durer cette lune de miel, manifeste lors de l'assemblée générale du Medef il y a dix jours, le Premier ministre se met en quatre. Et passe avec eux plus de temps qu'auprès des employés menacés ou des chômeurs de longue durée.

Agenda rempli. Il n'a pas dit un mot sur le sort des salariés de l'usine Metaleurop de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais). En revanche, mercredi 15 janvier, il assistait à la remise d'un trophée célébrant les «entreprises innovantes». Le vendredi soir, il soupait dans un hôtel chic à Versailles en compagnie d'hommes d'affaires franco-britanniques. Le lendemain matin, il s'est rendu à Granzay-Gript (Deux-Sèvres) pour visiter les installations de l'entreprise Poujoulat, leader européen dans la fabrication de conduits de cheminée. Mardi, il recevait à Matignon le PDG de Vivendi, Jean-René Fourtou. Et lundi, enfin, il répondra aux questions de 500 créateurs d'entreprises réunis au Sénat dans le cadre de la Semaine de l'entrepreneur. Quelques étapes dans l'agenda patronal très rempli du chef du gouvernement.

Pour Jean-Pierre Raffarin, il n'y a pas de «petits» et de «grands» patrons. Il y a des patrons tout court, une clientèle qu'il entend garder dans sa besace. En affichant