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Libération

Réforme des retraites: négociée ou pas?

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Les syndicats craignent d'être seulement consultés. Et écartés de tout rôle actif.
publié le 23 janvier 2003 à 21h56

Négociation, concertation, dialogue : les mots ont leur importance. Surtout quand on parle de la réforme des retraites. Mardi soir, le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, a tenu à clarifier les choses. «Nous n'avons jamais parlé de négociation, a-t-il déclaré sur France Info. Nous parlons de discussions, de concertation, d'écoute, de dialogue.» «Cela concerne bien plus que les partenaires sociaux, a-t-il ajouté. C'est l'ensemble des Français qui seront concernés. (...) Il ne s'agit pas d'une négociation au sens où on l'entend habituellement sur le plan social.»

Cette explication de texte n'est pas innocente. En droit social, une négociation est un acte juridique qui engage un (ou des) employeur(s) et des salariés, représentés par leurs syndicats. Il faut que cet acte soit signé pour s'appliquer. Et si l'Etat décide d'«étendre» cette «convention collective», cette dernière s'impose à toutes les entreprises du secteur d'activité concerné.

Les syndicats parlent donc de «négociation» pour signifier au gouvernement qu'il n'est pas question de faire une réforme sans leur aval. Le numéro 1 de la CGT, Bernard Thibault, expliquait vendredi que «le gouvernement doit prendre le temps de la négociation». Quant à François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, il veut qu'elle débouche sur un protocole engageant l'Etat, le patronat et les syndicats : le Parlement n'aurait plus qu'à le valider par un texte de loi.

Les déclarations de Jean-François Copé inversent la démarche en