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Libération

L'après-d'Attilio se tranchera aux urnes

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Les fidèles se disputent l'héritage du baron socialiste des Bouches-du-Rhône.
publié le 24 janvier 2003 à 21h57

Marseille

de notre correspondant

Il y a de quoi rager : cinquante ans de beau travail politique risquent d'être fichus en l'air. Souffrant de la maladie d'Alzheimer, mis sous tutelle provisoire, le baron socialiste des Bouches-du-Rhône, Henri d'Attilio, bientôt 76 ans, peut difficilement exercer ses mandats. Pour ceux de sénateur et de conseiller général, passe encore. Mais en son fief de Châteauneuf-les-Martigues, dont il est conseiller municipal depuis 1953 et maire depuis 1970, tout se complique.

Dauphin. Depuis dix-sept mois, son premier adjoint, le fidèle Roger Mistral, 73 ans, tient la barre à sa place. Mais voilà que le dauphin désigné, Vincent Burroni, un jeunot de 55 ans, n'en peut plus d'attendre. Il avait déjà remplacé d'Attilio à l'Assemblée en 1998, il voudrait maintenant sa place à la mairie. «Ça fait quinze ans que d'Attilio disait : "Après moi, ça sera Burroni." Bon, d'accord, il n'avait pas donné de date. Mais il ne parlait jamais de Mistral», explique Burroni.

Mais voilà que Mistral n'entend pas lâcher la place. Fort de ses cinquante-cinq ans au PS, dont cinquante au conseil municipal, il accuse Burroni de manquer d'élégance : «Il veut mettre d'Attilio à la porte. Il aurait pu attendre 2007.» L'affaire se double d'un problème familial. Les deux sont petits cousins. «Ma mère était une Mistral», dit Burroni.

Coup de force. La fédération départementale du PS a tenté une médiation, en vain. Lundi soir, Burroni a joué le coup de force : 22 conseillers municipaux de s