La chasse au Sarkozy n'est pas encore ouverte. Mais de fines gâchettes chiraco-juppéistes ont déjà le ministre de l'Intérieur en ligne de mire. Pour l'heure, elles s'échauffent avec des balles à blanc. «Sarkozy, c'est "peur sur la ville". Il sait qu'il a à vie un contrat des chiraquiens sur lui. Alors il s'agite comme un chien fou. Mais un jour, on entendra un grand pan... et ce sera terminé», affirme un ministre qui ne passe pourtant pas pour un juppéiste forcené. Depuis le début de l'année, le ton à l'égard du ministre de l'Intérieur a changé. A l'Elysée, à l'UMP, mais aussi au sein même du gouvernement, Nicolas Sarkozy irrite. Les remarques à son égard se font plus cassantes. Son ambition débordante, sa manière d'avancer et de préempter aussi ouvertement la succession de Jacques Chirac ont fini par réveiller le réflexe «anti-Sarko» au sein d'une partie de la majorité.
Le portrait de son épouse Cécilia, diffusé sur France 2 peu avant Noël, en a sans doute été le déclencheur. «Cette mise en scène d'un couple qui se voit déjà en piste pour l'Elysée était grotesque», tranche un dirigeant de l'UMP. Depuis, partout, les mêmes petites phrases ressurgissent. Même si elles sont lâchées sous couvert d'anonymat pour ne pas se mettre à dos un homme que l'on n'est pas si certain de pouvoir arrêter.
Relation éternelle. De moins en moins voilées, ces attaques sont destinées à faire mal. C'est un député qui rappelle «la trahison de 1995 avec des dossiers sur Bernadette Chirac qui sortaient