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Libération

La gauche se rallie à l'étendard de Sarkozy

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Elle a voté le texte sur les outrages au drapeau et à l'hymne.
publié le 25 janvier 2003 à 21h58

La gauche au garde-à-vous. L'examen du projet de loi de sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy touche à sa fin. L'hémicycle est déserté. Et, en cette fin d'après-midi de jeudi, les députés sont fatigués par de longues heures de débat souvent improductives. Au moment de la discussion de l'article 45 du projet de loi, Jean-Christophe Lagarde, député UDF de Seine-Saint-Denis, défend un amendement qui «tend à créer un délit d'outrage au drapeau tricolore et à l'hymne national, qui constituent des marques de notre volonté de vivre ensemble et expriment nos valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, en France et dans le monde. On se souvient d'un trop fameux match de football. (...) Ce délit d'outrage serait puni de 7 500 euros d'amende et de six mois d'emprisonnement».

Le président de séance, Jean Le Garrec (PS), demande leur sentiment au ministre de l'Intérieur et au rapporteur (UMP) du projet de loi, Christian Estrosi. «Favorable». Personne ne demande la parole pour émettre un avis contraire. L'amendement est adopté à l'unanimité. Sans débat. Sans que quiconque dénonce une mesure purement médiatique, inapplicable et dangereuse.

«Provoc'». Au nom de la gauche, le socialiste Christophe Caresche a levé la main et la communiste Muguette Jacquaint «n'a pas pris part au vote». Sans regret, apparemment. Le premier, député de Paris, «ne se voyait pas se lever et dire : "on est contre". Nous serions alors tombés dans le panneau de Sarko. C'était de la provoc'. On a préféré fermer not