Dialogue impossible. En dénonçant samedi soir une supposée «alliance brun-Vert-rouge», Roger Cukierman a déclenché une «guerre» entre les représentants de la communauté juive et les dirigeants de la gauche de la gauche. Alain Krivine juge les propos du président du Crif «scandaleux». «C'est d'une vraie radicalisation politique dont il s'agit, d'une vraie offensive», estime le porte-parole de la LCR. Il n'hésite pas à dénoncer «ce terrorisme intellectuel qui cache un terrorisme d'Etat».
«Irrationnelle.» Alain Krivine approu ve totalement la démarche du secrétaire national des Verts, Gilles Lemaire, qui a quitté précipitamment le dîner du Crif. L'un des prédécesseurs de Lemaire aussi. Jean-Luc Bennahmias juge actuellement «irrationnelle» toute tentative de débat sur le Proche-Orient. «J'étais invité à m'exprimer la semaine passée, dans le XIXe arrondissement de Paris, à l'occasion d'un débat sur le devoir de vigilance face aux actes antisémites. Il m'a été impossible de dénoncer la politique de Sharon. Même le nom de Théo Klein (ex-président du Crif, ndlr) est hué.» Pour l'élu écologiste, il n'y a pas de doute : «La guerre israélo-palestinienne s'est installée chez nous.» Bennahmias comme Krivine invitent «l'ensemble de la gau che à réagir» aux propos de Cukierman. Et à organiser un débat sur la situation au Pro che-Orient.
Mais, au sein de la gauche française, plusieurs attitudes coexistent. L'extrême gauche cultive une tradition pro-palestinienne, appuyée sur la lutte anti col