Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), essaie d'éteindre le feu. Samedi, lors du dîner annuel du Crif, il avait dénoncé une «alliance brun-Vert-rouge», visant explicitement Lutte Ouvrière et la LCR, et implicitement les Verts et le porte-parole de la Confédération paysanne, José Bové, affirmant que «l'antisionisme est le nouvel habit de l'antisémitisme». Gilles Lemaire, le nouveau secrétaire national des Verts, s'était senti visé. Jugeant «inadmissibles» les propos de Cukierman, il avait quitté le dîner. La députée Verte de Paris, Martine Bil lard, s'était éclipsée un peu plus tard, déplorant «la mise en cause de la Confédération paysanne». Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste, était restée, mais avait regretté «un mauvais amalgame».
Atténuant les propos de son président, le Crif a déclaré hier vouloir «entretenir un dialogue constant avec toutes les formations politiques démocratiques, y compris les Verts et leurs dirigeants». Mais note que «la participation de certains responsables des Verts à toutes les manifestations anti-israéliennes, le soutien accordé à José Bové, les relations qu'entretiennent la Capjo [Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient, ndlr] et les Verts, expliquent les craintes exprimées par le président du Crif».
Sous-entendu. Cukierman s'est en fait livré à une véritable charge, samedi, contre «un courant d'extrême gauche, antimondialiste, anticapitaliste,