Patrick Gaubert préside la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) qui tenait hier à Marseille sa convention annuelle sur le thème : «La République, la laïcité et l'intégration.» Il avait conseillé Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, entre 1993 et 1995.
Pensez-vous que l'on puisse amalgamer l'extrême droite, les Verts, l'extrême gauche et José Bové dans une «alliance» antisémite ?
On ne peut accuser ni les Verts, ni la LCR d'antisémitisme. Je ne vois pas en quoi ils sont antisémites, ni même des groupes situés encore plus à gauche. Quant à José Bové, qui a attribué la paternité des attentats contre les synagogues au Mossad, il est d'une irresponsabilité totale, d'une grande bêtise. Cela n'en fait pas pour autant un antisémite. Soyons clairs, on a le droit de manifester en France pour ou contre la politique du gouvernement israélien, mais nous avons assisté, en 2002, à des défilés anti-israéliens sectaires, où certains remettaient en cause le droit à l'existence même de l'Etat d'Israël, et dans lesquels on a entendu des slogans clairement antisémites. Ces organisations y étaient représentées, ainsi que la Ligue des droits de l'homme et le Mrap. Cela n'amène que la haine et l'intolérance.
Mais certaines instances de la communauté juive n'adoptent-elles pas une attitude symétrique en défendant systématiquement la politique de Sharon ?
Ce gouvernement a été démocratiquement choisi par les Israéliens. Mais je crois que nous devrions, en France, demeurer dans un cadre