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Libération

Fillon louvoie, les syndicats s'agacent

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La méthode du gouvernement sur le dossier reste floue.
publié le 3 février 2003 à 22h05

«Les syndicats veulent être entendus, cela tombe bien, je vais les recevoir» cette semaine. Samedi soir, sur France 2, François Fillon semblait répondre aux désirs des organisations syndicales, qui exigent du gouvernement qu'il ouvre enfin un véritable cycle de négociation. Depuis une quinzaine de jours, les mem bres du gouvernement utilisent alternativement et dans le plus grand désordre les termes de «négociation», de «concertation» et de «dialogue». Or, dans le vocabulaire institutionnel français, seul le premier a une véritable valeur d'engagement.

Unité. Samedi, les leaders syndicaux ont montré leur impatience. Premier à tirer : François Chérèque. «J'attends du Premier ministre qu'il nous dise concrètement quels sont les éléments de négociation et jusqu'où il est prêt à négocier», déclarait le patron de la CFDT, et de poser la question : «Veut-il faire une réforme en solo ou une réforme avec les syndicats ?» Concrètement, la CFDT souhaite un processus qui amène à la signature d'un texte, que le gouvernement présenterait ensuite au Parlement. Ce faisant, il ne parlait pas que pour sa chapelle. Si l'unité est forte entre les sept organisations syndicales, c'est bien sur ce point. «Nous ne voulons pas être cantonnés à une position de spectateurs», avertit Bernard Thibault (CGT).

Les syndicats ont un plan précis en tête. Discuter des buts de la réforme ­ quelles pensions de retraites pour l'avenir ? ­, avant de débattre des moyens, en particulier de l'allongement de la durée