L'affaire est d'importance, le texte sera donc écrit. Contrairement à son habitude, Jean-Pierre Raffarin ne laissera pas place à l'improvisation cet après-midi devant le Conseil économique et social. Il sait qu'il joue serré pour ce premier acte de la réforme des retraites. Tout le week-end, il a potassé son discours. Samedi à la Lanterne, dans la résidence versaillaise des Premiers ministres, hier dans son bureau de la rue de Varenne en compagnie de ses plus proches conseillers. Jacques Chirac, qui a été étroitement associé au contenu du propos, a eu la primeur de la dernière mouture. Une version, à la sauce Raffarin, rédigée par Jean-François Cirelli, ancien conseiller du Président et directeur adjoint du cabinet du chef du gouvernement. Le même Cirelli a été chargé pendant tout l'après-midi de samedi de «briefer» les journalistes par fournées entières sur cet épineux dossier.
Car chaque mot compte sur un sujet si sensible. Et le gouvernement a bien l'intention d'utiliser en la matière tous ses talents de communicateur. Aujourd'hui, le Premier ministre, qui ne s'avancera pas sur des propositions concrètes, entend surtout sensibiliser l'opinion à sa cause et marteler quelques messages.
«Equité». Premièrement : le gouvernement prend le sujet très au sérieux. «C'est une réforme de société avant d'être une réforme technique», indique Matignon. Donc, «on ne peut pas, comme en 1993, procéder par décret en plein mois d'août», ainsi que l'avait fait Edouard Balladur pour rallonger l