Patrick Artus, directeur des études économiques à la Caisse des dépôts et consignations, vante les mérites «stimulants» de la «progression de la dépense publique».
Les baisses d'impôt sur le revenu ont-elles favorisé la croissance en 2002 ?
On peut en douter. La baisse de l'impôt a bien rétrocédé aux ménages 0,3 point supplémentaires de revenu disponible en 2002. Mais comme le taux d'épargne a, lui, augmenté de 0,5 %, cela n'a pas vraiment poussé la consommation. Celle-ci n'a crû que de 1,8 % en 2002, alors que, poussée par les salaires, elle progressait bien plus rapidement l'année précédente. Si le budget a eu un effet clairement stimulant, c'est grâce à la progression de la dépense publique, qui, elle, a crû de 2,7 %. C'est ce qu'on appelle un budget expansionniste, qui a permis d'injecter un point de croissance supplémentaire.
Cela se reproduira-t-il en 2003 ?
Non. La croissance ne devrait pas dépasser 1,5 % (au lieu des 2,5 officiellement prévus par le gouvernement, ndlr), et c'est une prévision optimiste. Dans ce cas, nous devrions donc atteindre un déficit de 3,5 % du PIB. Si l'on veut revenir dans les critères de Maastricht, qui fixent la limite à 3 %, cela demanderait donc un effort équivalent à 8 milliards d'euros, soit le double des gels annoncés hier. Cela aurait un effet restrictif fort sur l'économie. Et même si nous en restons aux dépenses prévues actuellement, la dépense budgétaire ne croîtrait que de 1,2 % en termes réels. Cela aurait déjà un effet négatif en re