Menu
Libération

Le budget Raffarin perd du crédit

Article réservé aux abonnés
Bercy contraint les ministères à geler 4 milliards de dépenses.
publié le 5 février 2003 à 22h07

Ce matin, tous les ministères devraient faire tourner les calculettes : Bercy les a informés du montant des «réserves de précaution», équivalent raffarinien du plus traditionnel «gel budgétaire». Hier, Alain Lambert, ministre du Budget, a annoncé le montant de l'enveloppe devant les commissions des Finances de l'Assemblée et du Sénat : l'Etat doit, en urgence, mettre de côté 3,974 milliards d'euros. Et ce n'est pas indolore.

Comme on ne peut pas toucher aux 254 milliards de dépenses obligatoires (remboursement de la dette publique, salaires, etc.), la régulation affectera la marge de manoeuvre réelle de l'Etat. Les ministres devront mettre de côté jusqu'à 30 % des crédits de paiement. Certains auront fort à faire.

C'est le cas du ministre du Travail, François Fillon, à qui Bercy demande de geler 22 % des crédits, la plus grande part relevant de la politique de l'emploi. Gilles de Robien devra, lui, mettre 19,3 % des crédits d'investissement des transports «à gauche». A la Recherche, ce sera 17 %. Chez Mattéi, (Santé et Solidarité) 29,7 %. L'enseignement supérieur est touché à hauteur de 25,5 % ; la Culture de 11 %, etc.

Aucun ministère n'est épargné, même ceux considérés comme «prioritaires». Ces derniers ­ Défense, Intérieur, Justice ­ ont simplement l'assurance qu'au cas où la situation s'améliorerait, l'argent mis de côté leur reviendrait.

Pour les autres, le montant économisé est remis au pot commun et sera redistribué en fonction des priorités gouvernementales du moment. La