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Libération

Le coming-out gay de l'UMP.

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Rencontre entre homos de droite et un parti qui a beaucoup à se faire pardonner.
publié le 6 février 2003 à 22h08

«C'est un pince-fesse. Douste-Blazy a voulu une rencontre autour de petits gâteaux.» Mardi soir, la direction de l'UMP s'est essayée, pour la première fois, à caresser les homosexuels dans le sens du poil. En grande pompe, dans l'espoir de réparer les dégâts causés par la violence de leurs élus pendant le débat sur le Pacs et d'oublier cette manifestation de janvier 1999, quand fut brandie la banderole : «Les pédés au bûcher.»

20 h 30. Une cinquantaine de militants piétinent sur l'épaisse moquette du siège de l'UMP, à Paris, en attendant le secrétaire général du parti chiraquien. Gay-lib', une structure issue de feu Démocratie libérale (DL), fournit le gros des troupes. Et distille le nouveau message «gay libéral», attrape- voix, avec la bénédiction de l'Elysée. «Claude Chirac nous a dit : allez-y. La gauche défend un communautarisme gay, nous, on ne veut pas des droits différents, mais l'égalité des droits», martèle Sébastien Chenu, animateur de l'association qui revendique 220 adhérents sur Paris et 80 en province. «Il y a des gays à droite et à gauche. Ceux de droite se sentaient mal à l'aise après les propos outranciers de certains ténors. On est là pour débattre, même avec Boutin et Goasguen», les plus irréductibles face au Pacs, assure-t-il.

Pragmatisme. Dans la salle, aucun tee-shirt moulant, pas de nez percés ni de tatouages ou de garçons qui s'interpellent au féminin. La plupart sont trentenaires, consultants en informatique, assistants parlementaires, un criminologue