New Delhi, de notre correspondant.

«Qui ça ?», demande un sénateur en fronçant les sourcils. «Jamais entendu parler !», avoue un député. A la veille de sa visite officielle en Inde, il faut se rendre à l'évidence : Jean-Pierre Raffarin reste un illustre inconnu pour la grande majorité de la classe politique indienne. Certes, beaucoup savent que la droite française est revenue au pouvoir en 2002, mais, mis à part les ministres et les spécialistes de politique étrangère, son nom n'évoque absolument rien.

Bon souvenir. «Il ne s'est pas illustré sur la scène internationale, argumente un élu, alors, pourquoi le connaîtrait-on ?» A sa décharge, les Indiens ne connaissent guère de dirigeants occidentaux en dehors de «ceux qui comptent», tels Bush et Blair. En ce qui concerne les Français, le seul nom qui leur évoque quelque chose, c'est Jacques Chirac, qui a laissé un bon souvenir lors de sa visite à New Delhi en 1998. «De toute façon, c'est surtout le Président qui décide en France, n'est-ce pas ?», croit savoir un haut fonctionnaire.

Biaisé. Malgré ce déficit de notoriété, Raffarin va être reçu comme un roi lors de son passage à New Delhi. Côté indien, on compte beaucoup sur cette visite pour resserrer les liens économiques avec la France. «Il est grand temps que la proximité politique entre nos deux pays se reflète maintenant au niveau des échanges commerciaux», martèle Ashok Soota, président de la Confédération de l'industrie indienne, l'une des deux organisations patronales.

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