Drôle d'endroit pour un voyage. La situation sociale est tendue en France, la guerre contre l'Irak menace d'éclater et Jean-Pierre Raffarin s'en va... en Inde. Le Premier ministre s'est finalement décidé à maintenir cette visite officielle prévue de longue date. Il hésitait à se retrouver à l'autre bout du monde en cas de nouveau conflit dans le Golfe. Il pense aujourd'hui pouvoir se balader tranquillement.
C'est son premier déplacement hors d'Europe. Un périple sous le double signe du business et de la politique. Aujourd'hui, Jean-Pierre Raffarin se rend à Bangalore, dans le sud de l'Inde, la capitale aéronautique et informatique du pays, pour y jouer au VRP du patronat français. Il doit visiter le Salon Aero India et assister à la signature de contrats entre les deux pays. Accompagné de plusieurs ministres, Francis Mer (Economie), Gilles de Robien (Equipement) qui a repoussé son départ à aujourd'hui pour suivre le dossier Air Lib et Claudie Haigneré (Recherche), il est à la tête d'une impressionnante délégation de chefs d'entreprise, de Franck Riboud, président de Danone, à Serge Dassault en passant par Jean-Paul Bechat, président de la Snecma. Sans oublier le patron des patrons, Ernest-Antoine Seillière.
Le gouvernement veut donner un coup de pouce aux relations commerciales entre les deux pays. «Il y a un décalage entre nos liens politiques et le niveau de nos échanges», regrette Serge Degallaix, conseiller diplomatique de Matignon. Un constat similaire est dressé à Ne