Voilà une journée que Jean-Pierre Raffarin n'oubliera pas. Pour son passage à New Delhi, il a eu droit au protocole des visites d'Etat. Le président de la République indienne l'a reçu vendredi matin avec les honneurs militaires à sa résidence. Quelques heures après, le locataire de Matignon en était encore tout chamboulé : «Dans ces moments-là, il ne faut pas avoir les mollets qui fléchissent...» Pour son premier voyage hors Europe, l'ancien président de la région Poitou-Charentes a pris ses marques avec timidité. Sa rencontre avec le chef de l'Etat indien, un scientifique de haut niveau, l'a impressionné : «C'est un intellectuel. Pendant qu'il me parlait, j'imaginais très bien les conversations qu'il aurait pu avoir avec François Mitterrand.» En bon bizut, Raffarin n'a pas fait le malin et s'est glissé dans les pas de son aîné, Jacques Chirac. Il a voulu inscrire son déplacement dans le «tournant de Johannesburg» du chef de l'Etat que Raffarin a résumé à sa façon devant une assemblée d'étudiants : «Il faut penser à l'avenir de la planète, l'homme est capable de détruire l'homme, d'asphyxier la planète, il nous faut apporter une réflexion globale sur le monde.» Et d'enchaîner sur une nouvelle version de «l'argent ne fait pas le bonheur» : «Ce n'est pas la financiarisation qui apportera le bonheur au monde, mais le partage des richesses.» Décidément très «peace and love», il a ensuite prôné le rassemblement des «forces de la pensée et des forces de l'amour» contre la guerre.
Raffarin, le bizut d'Inde
Article réservé aux abonnés
publié le 8 février 2003 à 22h10
Dans la même rubrique