En finir. L'examen du projet de loi modifiant les scrutins régionaux et européen débute aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Et déjà le gouvernement cherche à éviter la confrontation avec la «coalition parlementaire» (PS, PCF et UDF) opposée au projet. Car il sait qu'elle sera longue et douloureuse : près de 12 000 amendements ont été déposés (un record dans l'histoire de la Ve République). Et qu'il y laissera des plumes : nombre de députés UMP ont déjà signifié, en catimini, leur désaccord, certains d'entre eux refusant même d'être présents dans l'hémicycle «par peur du ridicule». «Initialement, en favorisant la lisibilité du scrutin et la proximité des élus avec les électeurs, cette réforme devait éviter un nouveau 21 avril, confie l'un d'eux, proche de Nicolas Sarkozy. Avec ce projet de loi, j'ai bien peur qu'on prépare de nouveaux séismes.»
Pour en finir au plus vite, le gouvernement n'a pas vraiment le choix. A Matignon, on mise sur l'aide de George W. Bush. Un opportun débat parlementaire sur l'engagement de la France en Irak, programmé cette semaine, aurait pour conséquence de retarder d'une quinzaine de jours l'examen du projet de loi. Les députés seront en vacances pour une semaine à compter du 15 février. Le temps, espère le gouvernement, de calmer les esprits.
Faiblesse. Sinon, un expert des joutes parlementaires, conseiller d'un ministre, avoue «n'avoir pas 36 solutions : le passage en force ou le compromis». La manière forte signifierait l'emploi de l'article 49-3