Voilà Bertrand Delanoë pris dans le guêpier des sans-papiers. En demandant dimanche soir aux forces de l'ordre de vider le gymnase Japy (XIe arrondissement) de ses 150 occupants (Libération du 10 février), le maire de Paris a pris un gros risque politique. Non pas celui de réveiller une opposition municipale atone, mais plutôt de semer la zizanie au sein de sa majorité plurielle. Présents aux côtés des sans-papiers qui avaient envahi samedi le bâtiment municipal, des élus verts, communistes et même socialistes n'ont pas digéré l'évacuation demandée par le maire. Lequel se retrouve ainsi face à une crise ouverte dans sa majorité. Même si l'équipe municipale ne semble pas menacée d'éclatement, la réunion de l'exécutif parisien, prévue ce soir, s'annonce orageuse.
Delanoë a pourtant la conscience tranquille. «Mon devoir, c'est d'offrir aux citoyens de Paris ce à quoi ils ont droit. Les équipements publics doivent fonctionner pour eux, en l'occurrence les sportifs, les jeunes, en particulier ceux qui ne peuvent pas partir en vacances.» Selon le maire, les sans-papiers envisageaient de faire du gymnase Japy un «QG permanent». «On croyait que ça ne durerait que quelques jours, dit-on dans l'entourage du maire. Mais quand on a vu qu'ils voulaient s'installer...»
«Erreur politique». L'explication ne satisfait pas les écologistes. «C'est une erreur politique majeure, estime Yves Contassot, adjoint vert. Je ne comprends pas le revirement de la municipalité. Il aurait fallu que Delanoë v