Strasbourg, de notre correspondante.
L'UMP, sinon rien. En Alsace, la modification du mode de scrutin des élections régionales pourrait avoir une conséquence radicale : faire disparaître le PS, et avec lui toute la gauche, de l'assemblée régionale. C'est, en tout cas, ce qui lui serait arrivé si cette réforme avait été à l'oeuvre lors des élections de 1998. La gauche «plurielle» modèle Jospin PS, Verts et PCF avait alors rassemblé 16,49 % des suffrages exprimés, soit 8,45 % des électeurs inscrits, en dessous de la barre de 10 % désormais exigée pour se maintenir au second tour. Devancée par les listes FN (20,58 %) et UDF-RPR (20,12 %), la gauche aurait été éliminée au profit d'un tête-à-tête entre la droite et l'extrême droite seules en mesure de rester en lice au second tour.
Certes, d'un scrutin l'autre, les élections ne se répètent pas. La présidentielle a cependant confirmé la petite forme de la gauche alsacienne : le 21 avril, Lionel Jospin a rassemblé 11,02 % des suffrages, et la défunte gauche plurielle tout juste 20 % quand Jean-Marie le Pen capitalisait 23,44 % des voix et Jacques Chirac 18,36 %. Troisième force du paysage politique alsacien, le PS, avec ou sans ses alliés verts (l'influence du PCF est anecdotique), n'aurait alors aucune chance de survie.
Vote utile. Si la fédération PS du Bas-Rhin s'indigne de ce «tripatouillage indigne et grossier», c'est que c'est son avenir au conseil régional qui se joue : «Si la réforme est votée en l'état, on peut disparaî