C'est la patate chaude. Celle qu'on se refile de main en main de peur qu'elle brûle les doigts. Aujourd'hui, plus personne, du gouvernement à l'Elysée en passant par l'UMP, n'assume la paternité de la réforme des scrutins régionaux et européen. L'Elysée renvoie sur Matignon qui se défausse sur l'Intérieur qui recommande d'aller voir du côté du parti chiraquien. C'est que la réforme promise qui devait répondre au séisme de la présidentielle se résume à un charcutage électoral au service de quelques-uns et est incompréhensible pour l'électeur.
Et pourtant. Jean-Pierre Raffarin avait confié comme devoir de vacances à Nicolas Sarkozy le soin de travailler à des «scénarios» de réforme des scrutins régional, sénatorial, législatif et européen. Un conseiller de Matignon assurait alors, en plagiant son patron, que les futures modifications répondraient à «l'esprit de mai». Autrement dit qu'elles permettraient, en favorisant «proximité, simplicité et efficacité», aux électeurs de retrouver le chemin des urnes. Fin août, le plan Sarkozy fuit dans la presse. Colère des petits partis. Bayrou, Villiers, Chevènement, Buffet, Le Pen dénoncent, déjà, une «bipolarisation» en gestation. Il est vrai qu'à l'époque le ministre de l'Intérieur proposait de supprimer les triangulaires aux législatives...
Discussions. Lorsque débutent les concertations à Matignon, en octobre, cette partie du projet est déjà aux oubliettes. Mais le tripatouillage commence. Un à un, le Premier ministre reçoit les représ