Jean-Pierre Raffarin sort sa panoplie de cow-boy. En réponse à l'obstruction parlementaire contre le projet de loi de réforme des scrutins fait sur mesure pour l'UMP et qui défavorise les petits partis , le Premier minis tre a dégainé hier l'article 49-3 de la Constitution. Dans le viseur : l'UDF, qui avait commencé une guerre des amendements. Le 49-3 permet au gouvernement de faire passer son texte en force. Et de contraindre les trublions centristes à choisir leur camp. Récit d'une journée électrique.
Hésitation. 8 h 30, Assemblée nationale. Jean-Pierre Raffarin se rend devant le groupe des députés UMP. D'un ton grave, il développe les arguments qu'il égrènera tout au long de la journée. «J'ai été choqué par l'incorrection des débats à l'Assemblée, assure-t-il. Il ne faut pas oublier d'où on vient, de ce printemps difficile où les Français se sont éloignés de la politique. Je souhaite un gouvernement responsable et un Parlement respectable. Je ne laisserai pas l'image du Parlement se faire écorner.» Constatant «une démarche flagrante et manifeste d'obstruction face à un texte pourtant équilibré et raisonnable», il se retrouve à vanter les qualités d'un projet qui ne figurait pas au rang de ses priorités. Il assure les troupes UMP de sa «détermination» à les soutenir : «Ce texte a été arbitré, tout le monde a été reçu, l'UDF nous fait un mauvais procès, elle est irresponsable.» La veille au soir, il s'était entretenu avec Jacques Chirac au téléphone. Les deux hommes s'éta