Dans l'avion qui le ramenait d'Inde il y a dix jours, Jean-Pierre Raffarin disait son impatience de revoir les Français. «A lire les journaux et les dépêches d'agences, le pays est à feu et à sang, ironisait-il. J'ai hâte de me faire une opinion par moi-même.» Aujourd'hui, il doit être fixé. Les derniers sondages lui ont apporté quelques éléments pour juger de l'état de sa popularité. Selon les différents instituts, la baisse est sévère et oscille entre cinq et sept points. De quoi réjouir le PS qui s'est félicité hier, par la voix du député de la Drôme Eric Besson, du «début de dissipation de l'écran de fumée Raffarin». A Matignon, on attribue ce brusque décrochage à l'affaire du 49-3.
«Contrainte nécessaire». En faisant passer en force le texte sur la réforme des modes de scrutin, le chef du gouvernement a donné une image dure et partisane. «Les Français ne s'intéressent pas à ce type de lois, mais ils savent que c'est un texte concocté par des politiques et à destination des politiques, reconnaît un de ses proches. Ils ne se sentent pas concernés et veulent qu'on s'occupe de leurs problèmes.» Le même jure que le Premier ministre n'a aucun regret : «Le recours au 49-3 était une contrainte nécessaire pour changer le mode de scrutin. Raffarin l'assume car il jugeait indispensable de toucher au mode d'élection des conseillers régionaux. Il fallait faire ce job, il l'a fait. Il a eu le courage de faire ce que Juppé, Balladur et même Giscard n'avaient osé faire.» «On ne peut pas