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Libération

Giat industries, nouvelle bombe sociale

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Matignon aux prises avec un nouveau plan de restructuration.
publié le 19 février 2003 à 22h23

Le gouvernement a un nouveau souci. Il garde dans ses tiroirs une véritable bombe sociale. Après le dépôt de bilan d'Air Lib, la fermeture des usines de Daewoo, les 7 000 suppressions d'emplois de France Télécom, voici venu le temps du Giat Industries, une entreprise publique d'armement terrestre, d'annoncer son plan de restructuration. Dans «quelques semaines», probablement au mois de mars, selon une source gouvernementale, les salariés du Giat connaîtront leur sort : entre 2 000 et 4 000 emplois devraient être supprimés. Des sites seront fermés. Et tant pis si le calendrier n'est pas bon pour Jean-Pierre Raffarin dont la popularité est déjà affectée par un climat social dégradé. «Ça ne nous arrange pas, reconnaît un de ses proches, c'est un dossier difficile de plus à traiter mais nous n'avons pas le choix, même les syndicats nous poussent à agir vite.» Pas sûr : ces derniers appellent les salariés à une journée d'action le 27 février pour refuser «le plan de démantèlement».

Bilan. Officiellement, les décisions ne sont «pas encore prises», assure un conseiller de Matignon. Mais l'argumentaire, lui, est déjà au point : «Giat est dans une situation dramatique, l'entreprise en est à son sixième plan social. Ça a déjà coûté une fortune à l'Etat, on ne peut pas payer ad vitam æternam.» Force est de constater que le bilan financier est catastrophique. En douze ans, le Giat Industries aura coûté à l'Etat 3,129 milliards d'euros. Le nombre d'emplois a fondu de moitié, passant de 14