Il ne sera pas dit qu'il est un homme de clan. Plus de neuf mois après son accession à Matignon, Jean-Pierre Raffarin n'a toujours pas de famille. Au sein de l'UMP, il y a des juppéistes, des sarkozistes, même des fillonistes ; mais de raffarinistes, point. Une posture revendiquée par les proches du Premier minis tre mais qui pourrait se retourner contre lui.
Après sa nomination, les offres de services n'ont pas manqué. Des députés, des sénateurs et même des ministres lui ont fait plus ou moins discrètement passer le message : «Jean-Pierre, si tu veux t'organiser, je suis avec toi.» A aucun il n'a répondu positivement. Encore récemment, un mem bre du gouvernement lui proposait de réunir régulièrement des élus qui lui seraient dévoués. «C'est intéressant», lui a répondu Raffarin. Sans donner suite. «Il a découragé toutes les bonnes volontés», regrette ce ministre éconduit. Résultat : «Tant qu'il est Premier ministre, il est chef de la majorité, explique un autre membre du gouvernement. Mais le jour où il ne le sera plus, personne ne sera prêt à prendre des coups pour lui.»
Avant Matignon, Jean-Pierre Raffarin pouvait compter sur ses amis de Poitou-Charentes, et notamment sur Dominique Bussereau, récompensé par un secrétariat d'Etat aux Transports. Il n'a guère élargi son cercle depuis. Sciemment, le chef du gouvernement a mis en sommeil son club Dialogue et Initiatives, fondé avec Jacques Barrot, Michel Barnier et Dominique Perben. A l'UMP, il s'est refusé à placer des hommes à