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Libération

Croissance: Mer ravale ses objectifs

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Pour expliquer le taux de 1,7 %, le ministre se cache derrière la crise irakienne.
publié le 22 février 2003 à 22h36

Francis Mer a fini par l'avouer, vendredi sur France 2 : l'objectif de croissance fixé par le gouvernement en 2003 «n'est plus atteignable». Le ministre de l'Economie et des Finances aura attendu la toute dernière extrémité pour faire part de ce qui était devenu un secret de polichinelle. Au moment même où il était interviewé, l'Insee rendait publique les statistiques de la croissance en 2002 (+ 1,2 % de croissance du PIB). Elles révèlent que la France est en fait en pleine décélération économique. Le dernier trimestre 2002 a été médiocre, avec seulement 0,2 % de croissance.

Pour expliquer l'erreur de prévision, le ministre plaide la bonne foi : «A l'époque où nous l'avons annoncée (en septembre, ndlr), nous étions convaincus comme les autres que l'économie mondiale était plutôt en train de repartir dans le bon sens. [...] Depuis six mois, l'environnement a changé...» Sous-entendu : c'est la faute à la crise irakienne. C'est oublier un peu vite que, dès la présentation de la loi de finances, de nombreux économistes, et l'opposition, avaient tiré la sonnette d'alarme, avec une prévision moyenne de 1,7 %, qui apparaît aujourd'hui comme un maximum possible. Le Medef a même prédit un tout petit 1 % de croissance. Prudent, Francis Mer attend la fin du mois de mars pour fournir une nouvelle prévision.

Budget «sincère». La dispute sur la croissance en 2003 est loin d'être académique : c'est sur cette prévision qu'est assis non seulement le budget de l'Etat, mais aussi celui des colle